CAMILLE LEPAGE
PHOTOJOURNALISTE
Camille Lepage a mûri à l’ombre du château d’Angers, dans la chaleur des murs de la cité. Mais à l’heure d’entrer dans sa vie d’adulte, c’est à une montagne qu’elle a choisi de se confronter : le silence dans lequel se débattent les populations de pays en guerre, trop loin du commun des mortels pour émouvoir les rédactions.
Cette journaliste de 26 ans avait trop d’empathie pour cautionner cette impasse médiatique. Elle a choisi de larguer les amarres et d’ouvrir les yeux partout où sa plume et son objectif pouvaient servir d’offrande aux victimes oubliées.
« Se mettre à la place des gens, compatir avec leur malheur mais aussi leur bonheur, voilà ce qui faisait la force de Camille en tant que photojournaliste. Elle aimait se fondre dans la masse, aller au contact, malgré la barrière de la langue », dit d’elle Virginie Nguyen Hoang, qui a fait son stage dans le même journal égyptien.
Diplôme en poche, c’est au Soudan du Sud que Camille Lepage a posé son sac à dos en juillet 2012. Dans le dernier né des pays qu’elle qualifiait de « damné », elle a bravé l’interdit d’approcher les occupants des Monts Nouba pour raconter leur destin, celui d’innocents qui meurent de faim sous les bombardements.
Ecrit par Anthony Pasco