Centrafrique

J’étais en République centrafricaine du début octobre au 21 décembre 2013. À travers mes images, je veux montrer l’escalade de la violence jusqu’à la tentative de coup d’État, puis ses conséquences pour la population. La Seleka, groupe rebelle à majorité musulmane, a pris le pouvoir en Avril 2013 suite à un coup d’état et sème le chaos dans tout le pays depuis, entrainant de nombreuses familles à fuir leur village pour être à l’abri des exactions et meurtres commis par la Seleka. Suite à ces exactions, des milices paysannes (les Anti-Balaka) se sont organisées et ont pris les armes. Les Anti Balaka ont attaqué Bangui, la capitale, le 5 décembre afin de prendre le pouvoir mais ont dû rebrousser chemin en moins d’une journée. Pour se venger de cette tentative de coup d’état, le lendemain, les Seleka ont fait du porte à porte pour massacrer les civils chrétiens en les accusant de soutenir les Anti Balaka. Suite à l’intervention Francaise, les Seleka ont été cantonnés, et dès lors, ce sont les chrétiens qui ont à leur tour pris leur revanche en massacrant des musulmans, en pillant les magasins musulmans et détruisant des mosquées. 

Centrafrique

Un jeune garçon imite la marche des soldats, le jour de la Fête nationale. Suite à des rumeurs faisant état d‘une possible tentative de coup d’État, le président de transition Djotodia décide d’annuler les célébrations de la Fête nationale. Bangui, République centrafricaine,  1er  décembre 2013

Après les assassinats par la Séléka du militaire Tanguy Résidou le 15 novembre et du magistrat Modeste Bria le 16 novembre, les jeunes manifestent dans les rues du quartier de Benzeville à Bangui. Les forces de la Séléka sont rapidement arrivées et ont ouvert le feu, tuant 2 personnes et faisant 3 blessés. République centrafricaine, 17 novembre 2013.

Bangui, le 17 novembre 2013, en réaction à l’assassinat du Magistrat Bria et d’un soldat par les Seleka, à Bangui, en République centrafricaine, la jeunesse manifeste en demandant la démission du président Djotodia. Quelques minutes plus tard, les Seleka interviennent et tirent dans la foule, tuant deux personnes et en blessant une autre.

Bangui, le 22 novembre 2013, une marche pacifique se déroule dans les rues de Bangui, en République centrafricaine, en réaction à la mort du magistrat Bria, symbole de paix et d’équité pour les Centrafricains. La mort de ce magistrat constitue un tournant pour la population, car elle démontre que les Seleka s’en prennent aussi aux représentants de la Justice. La marche est interdite par le ministre de l’Intérieur, M. Binoua, mais les magistrats décident de manifester tout de même, et ils réclament la démission du président et de son gouvernement.

Une famille pleure la mort d’un enfant poignardé. Il a été attaqué par des jeunes du quartier musulman dans la nuit du 8 au 9 décembre 2013. Bangui, République centrafricaine, 9 décembre 2013.

Prière matinale en la cathédrale de Bangassou. République centrafricaine, 9 octobre 2013.

Bangui, le 9 décembre 2013, plus de 18 000 réfugiés se sont installés dans un centre de formation du quartier Don Bosco à Bangui, pour fuir la violence qui règne dans les rues.

Bangui, le 25 octobre 2013, dans le quartier musulman de Bangui, appelé « 5 kilo », un jeune homme achète du pain à la boulangerie locale, pour le revendre dans les rues. Depuis que les Seleka ont pris le pouvoir en République centrafricaine, les habitants mènent un combat quotidien pour leur survie. Il n’y a plus de travail à Bangui et très peu d’entreprises. Les jeunes n’ont pas d’autre choix que de trouver des petits boulots pour se nourrir.

Le monde judiciaire en grève demande la démission du président de la transition, Michel Djotodia. Juste après l’assassinat du magistrat Modeste Bria par des membres de la Séléka le 16 novembre 2013, trois hommes présumés coupables du crime avaient été conduits devant la famille du défunt et exécutés, sans enquête préalable ni présentation d’aucune preuve tangible. Bangui, République centrafricaine, 29 novembre  2013

Bangui, le 16 décembre 2013, les troupes françaises patrouillent dans le quartier musulman de Bangui.

Bangui, le 4 octobre 2013, un soldat Seleka habillé en civil menace de tirer dans la foule, alors que la FOMAC démarre la démilitarisation de Bangui.

Bangui, le 28 novembre 2013, une famille musulmane s’apprête à traverser la route à PK5, le quartier musulman de Bangui, en République centrafricaine.

Bangui, le 15 mars 2014, les musulmans qui attendaient depuis des semaines au camp de transit de Mpoko, prennent le camion jusqu’à la frontière camerounaise. Le propriétaire du camion, musulman également, a offert de les emmener parce qu’ils n’ont pas d’argent pour quitter le pays et ils risquent leur vie en restant en ville.

Bangui, le 24 mars 2014, les anti-Balaka bloquent la route principale vers le centre-ville à l’aide de barricades de fortune. Ils ne laissent passer aucune voiture pendant plus de 48h.

Les membres de la Séléka sont cantonnés. À la suite de cette décision, dans toute la ville, des groupes de chrétiens entreprennent de se venger des meurtres de centaines d’entre eux les jours précédents, pillant les biens de musulmans et brûlant des mosquées. République centrafricaine, 10  décembre 2013.

Fleury Domana, âgée de vingt ans et mère d’une petite fille de deux ans, a été mortellement blessée dans l’explosion d’une grenade. Ce sont deux membres de la Séléka qui ont fait usage de cette arme afin de disperser la foule qui les pourchassait, tuant au passage la jeune femme: ils venaient de tenter de voler un vélo et étaient pris au piège dans la boutique où ils s’étaient réfugiés, tenue par un Tchadien. Bangui, République centrafricaine, 16 novembre 2013.

Bangui, le 29 novembre 2013, un musulman à la prière du vendredi, à la mosquée principale de Bangui, le 29 novembre 2013, un musulman à la prière du vendredi, à la mosquée principale de Bangui.Bangui.

Bangui, mardi 5 décembre 2013, à la suite des attaques sur l’hôpital général de Bangui, des douzaines de personnes sont amenées à l’hôpital pour y être soignées. Les Seleka contrôlent l’hôpital et tentent d’empêcher les chrétiens d’être soignés

Un soldat de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca) surveille les milices anti-balaka après une nuit de massacre de civils. Bangui, République centrafricaine, 20 décembre 2013.

Plusieurs centaines de personnes ont  été  tuées  à  Bangui:  des  corps  gisent  encore  sur  le  sol.  République centrafricaine, 20 décembre 2013.

Bangui, le 25 mars 2014, des soldats de la MISCA congolaise patrouillent dans le PK4 pour faire tomber les barricades mises en place par les anti-Balaka, afin que les camions d’approvisionnement puissent de nouveau entrer dans la ville.

Le contingent de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca) renverse les barricades et fait usage de gaz lacrymogène sur les anti-balaka. Bangui, 19 février 2014.

Un soldat français vise un agitateur, cependant que deux garçons se cachent derrière le mur d’une maison. Bangui, République centrafricaine, 16 février 2014.

Dans le quartier Gobongo, des militaires tchadiens de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac) ont tiré sur des civils durant la nuit. Une femme pleure la perte de son frère. Les éléments tchadiens de la Fomac ont été accusés de collusion avec la Séléka à l’encontre des anti-balaka. Bangui, République centrafricaine, 20 décembre 2013.

Habitants du quartier Combattant – alors en pleine effervescence – genoux à terre et mains en l’air pendant une patrouille de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca). Bangui, 19 février 2014.

Deux corps ont été transportés à la mosquée Ali Babolo à la suite d’une incursion anti-balaka qui a causé la mort de cinq   personnes le matin même. Le quartier PK5, régulièrement attaqué, est l’une des dernières enclaves musulmanes à Bangui. République centrafricaine, 25 février  2014.

À l’enterrement du militaire des Forces armées centrafricaines Tanguy Résidou, un ancien de la garde présidentielle de François Bozizé, tué par des éléments de la Séléka. Bangui, République centrafricaine, 15 novembre 2013.

Une jeune Centrafricaine est seule dans sa maison pendant que des soldats de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac) fouillent les lieux à la recherche d’armes. Bangui, République centrafricaine, 4 octobre 2013.

Camp de déplacés de Bossangoa. République centrafricaine, 20 novembre 2013.

Dans le quartier de Boy-Rabe, enclave anti-balaka, deux hommes pleurent la mort de leur frère. Bangui, République centrafricaine, 7 décembre 2013.

Des musiciens se préparent pour le culte dans l’un des temples protestants de Bangui. République centrafricaine, 3 novembre 2013.

Déplacés accueillis dans l’un des centres paroissiaux Don Bosco de Bangui. République centrafricaine, 8 décembre 2013

Le président Djotodia a annoncé que le calme était rétabli à Bangui et que les habitants pouvaient regagner leur maison en toute sécurité. C’est ce qu’a voulu faire ce jeune homme. Il a été tué par des membres de la Séléka de son quartier et son corps a été retrouvé à quelques mètres de chez lui, dans le caniveau. Sa famille pleure la perte d’un fils et d’un frère. République centrafricaine, 9  décembre 2013.

Le 5 décembre 2013, des colonnes de miliciens anti-balaka attaquent Bangui afin d’en finir avec les anciens rebelles de la Séléka qui, ayant pris le pouvoir par la force le 25 mars 2013, n’ont pas cessé depuis de commettre des exactions dans le pays. Le soir même, les assaillants se retirent de la ville, laissant ainsi le champ libre à leurs adversaires: durant la nuit et la journée suivantes, les membres de la Séléka passent de maison en maison et tuent tous ceux qu’ils pensent liés aux anti-balaka. Des douzaines de corps sans vie sont transportés à la morgue de l’hôpital général de Bangui. Au total, plus de 130 cadavres, principalement de chrétiens, y sont recueillis en un seul jour, et environ 60 autres à la mosquée Ali Babolo, dans le quartier musulman de la capitale. On estime qu’environ 600 personnes ont trouvé la mort au cours de ces deux jours. Bangui, République centrafricaine, 6 décembre 2013.

L’attaque menée par une milice anti-balaka près de la ville de Boali le 2 décembre 2013 a viré au massacre, faisant 12 morts, dont 10 femmes, et 14 enfants blessés. Ces derniers sont transférés à Bangui, mais le porte-parole de la présidence centrafricaine, Guy Simplice Kodégué, les fait patienter pendant deux heures avant d’autoriser leur prise en charge à l’hôpital, et ce en attendant l’arrivée des médias, du président Michel Djotodia et du Premier ministre. Bangui, République centrafricaine, 3 décembre 2013.

Lors des obsèques du militaire Tanguy Résidou, un ancien de la garde présidentielle de François Bozizé assassiné par la Séléka, une femme soldat est submergée par l’émotion. Bangui, République centrafricaine, 15 novembre 2013.

Ce soldat, incorporé dans le contingent de la Séléka intégré aux nouvelles Forces armées centrafricaines, arrive à Bangassou juste après l’arrestation du « colonel » Abdallah. Ce dernier, à la tête d’une trentaine d’hommes de la Séléka, semait la terreur parmi la population depuis des mois. Bangassou, République centrafricaine, 8 octobre 2013.

Des corps jonchent les rues de Bangui. Les forces de la Séléka se sont vengées toute la nuit et tout le jour de l’attaque menée la veille par les anti-balaka. République centrafricaine, 6 décembre 2013.

Confiné dans une base avec 500 autres combattants de la Séléka, un homme en armes lit. Bangui, République centrafricaine, 25 février 2014.

Dans le quartier musulman de Bangui, environ 60 corps ont été dénombrés. Peu étaient ceux de militaires, la majorité des tués étaient des civils. République centrafricaine, 6 décembre 2013.

Entre Damara et Bangui, deux jeunes garçons qui ont fui les violences et les exactions de la Séléka se retrouvent sur la route.  Toutes les nuits, ils dorment dans la brousse, pratiquement sans nourriture et sans assistance sanitaire. République centrafricaine,  9  novembre 2013.

Cette famille fuyant les violences de l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony a trouvé refuge dans la brousse, près d’Obo, à la frontière avec le Soudan du Sud. Plus d’une soixantaine de personnes ont ainsi dû quitter leur village. Elles se sont organisées pour cultiver des fruits et légumes, dont elles peuvent tirer un revenu sur le marché à Obo. République centrafricaine, 16 octobre 2013.

Un jeune garçon joue au basket dans la ville d’Obo. République centrafricaine, 16 octobre 2013.

Une famille réunie au camp de déplacés de l’aéroport international M’Poko de Bangui. République centrafricaine, 26 février 2014

Enfant jouant dans le camp de déplacés de Bossangoa, à majorité chrétienne. République centrafricaine, 20 novembre 2013.

Quelque 40000 personnes ont dû quitter leurs villages dans la région de Bossangoa pour trouver refuge au centre diocésain, lequel, faute de moyens, ne peut dispenser qu’une maigre aide humanitaire, très en dessous des besoins de la population. République centrafricaine, 18 novembre  2013.

Cet homme a fui les violences de l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony.  Avec d’autres réfugiés, il vit dans la forêt et produit du sorgo, du maïs et des fruits. Région d’Obo, République centrafricaine, 16 octobre 2013.

Le porte-parole des anti-balaka affirme que son groupe serait composé de plusieurs milliers de jeunes installés dans les montagnes autour de la capitale en attendant le signal pour attaquer la ville. Région de Bangui, République centrafricaine, 4 décembre 2013.

Protégés des balles et des attaques à la machette par leurs gris-gris, ces anti-balaka de Bossembélé restent cantonnés dans le quartier de Boeing à Bangui. République centrafricaine, 24 février 2014.

Des anti-balaka dans la région d’Amada-Gaza, près de la frontière camerounaise. République centrafricaine, 4 mai 2014.
Anti-balaka

Ces combattants anti-balaka se reposent, tandis que d’autres patrouillent dans le quartier de Boeing. Bangui, République centrafricaine,  24  février 2014.

À l’aube, sur la route avec le colonel Rocka Mokom (au centre), chef anti-balaka, et quelques-uns de ses hommes. Région d’Amada Gaza, République centrafricaine, 6 mai 2014. C’est la dernière photographie partagée par Camille sur Instagram.

Un jeune garçon imite la marche des soldats, le jour de la Fête nationale. Suite à des rumeurs faisant état d‘une possible tentative de coup d’État, le président de transition Djotodia décide d’annuler les célébrations de la Fête nationale. Bangui, République centrafricaine,  1er  décembre 2013

Après les assassinats par la Séléka du militaire Tanguy Résidou le 15 novembre et du magistrat Modeste Bria le 16 novembre, les jeunes manifestent dans les rues du quartier de Benzeville à Bangui. Les forces de la Séléka sont rapidement arrivées et ont ouvert le feu, tuant 2 personnes et faisant 3 blessés. République centrafricaine, 17 novembre 2013.
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